A New York, les déchets deviennent des œuvres d’art

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Chaque année, les New Yorkais produisent plus de trois millions de tonnes de déchets. L’artiste multimédia sTo Len s’est donné comme mission de donner une seconde vie à ces détritus, tout en éveillant les consciences des habitants de la Grosse Pomme sur l’importance du recyclage.

A première vue, déchets et art sont deux notions radicalement opposées. La première représente ce que l’homme s’efforce de cacher et détruire, tandis que la seconde désigne ce qu’il cherche à sublimer. sTo Len n’est pas de cet avis. L’artiste multimédia s’est récemment lancé dans une initiative questionnant notre approche des ordures, dans le cadre de sa résidence au sein du service d’assainissement de la ville de New York (DSNY).

Le projet « Office of (In) Visibility » comprend une série de vidéos sur les coulisses du ramassage des ordures à New York. sTo Len a eu l’idée de les créer après avoir trouvé des bobines de film sous un évier du service d’assainissement. « J’ai découvert avec surprise que le service d’assainissement disposait d’un studio d’impression et d’un studio de télévision, avec tous ces matériaux d’archives obsolètes« , a-t-il expliqué à The Art Newspaper.

Personne n’a regardé ces films depuis des décennies, mais ils sont extrêmement précieux ; plus que l’histoire de l’assainissement, ils racontent l’histoire de New York elle-même.

L’une des vidéos incluses dans « Office of (In) Visibility » montre des images d’archives de la grève des éboueurs qui a agité New York en février 1968. A l’issue de ces neuf jours de revendication, près de 100.000 tonnes d’ordures ménagères se sont amoncelées dans les rues de la ville américaine.

Objectif zéro déchet d’ici 2030

54 ans plus tard, le projet de sTo Len met en lumière la relation intime, mais souvent ignorée, entre le grand public et les 10.000 employés du DSNY qui débarrassent quotidiennement leurs souillures. « Chaque New-Yorkais joue un rôle dans la création des déchets, mais très peu font le travail de collecte — et en dehors de ce groupe, peut-être encore moins considèrent le travail que cela implique« , a déclaré Jessica S. Tisch, commissaire du département de l’assainissement de la ville de New York, dans un communiqué.

Force est de constater que les habitants de New York produisent énormément d’ordures. Le phénomène est tel que la collecte et le traitement des déchets est un véritable défi dans la métropole aux 8,5 millions d’habitants, tristement connue pour ses trottoirs où s’entassent le soir d’énormes sacs de plastique noir ou transparent, mais aussi parfois des meubles, des canapés et d’autres objets insolites.

New York ne recycle actuellement qu’un cinquième de tous ses déchets, selon le département de l’assainissement de la ville. Une mauvaise habitude que les autorités cherchent à corriger d’ici 2030. Elles s’étaient engagées en 2015 à réduire de 90% sa production de déchets d’ici cette date, et de les recycler localement.

sTo Len espère, lui aussi, encourager les habitants de New York à repenser leur attitude vis-à-vis de leurs ordures dans le cadre de son projet « Office of (In) Visibility ». Il a pensé une série de défis, certains pratiques et d’autres amusants, qu’ils peuvent réaliser au quotidien. Le but : leur montrer que le déchet revêt de multiples visages et que la démarche de recyclage est possible, dans l’art comme dans nos vies quotidiennes.

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