Se chauffer l’hiver au péril de sa vie dans le Bronx, à New York

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Se chauffer l’hiver au péril de sa vie dans le Bronx, à New York – Reportage international (rfi.fr)

Par :Loubna Anaki

Aux États-Unis, trois semaines après l’incendie qui a coûté la vie à 17 personnes dont 8 enfants à New York, les associations mettent la pression sur les autorités. De nombreux logements sociaux sont privés de chauffage, ce qui pousse les habitants à avoir recours à des moyens parfois dangereux lorsque les températures sont glaciales. Reportage dans le Bronx, le quartier le plus pauvre de la ville de New York.

Devant l’immeuble, des photos, des bougies et des peluches ont été déposées en mémoire des 17 victimes de l’incendie du 9 janvier 2022. « C’est très difficile, regrette cette femme présente sur les lieux du drame pour se recueillir. Je suis très triste pour ces gens, les enfants. » « Je connaissais plusieurs personnes, témoigne une autre. L’ami de mon fils est mort. Ça fait encore mal, surtout pour les enfants. »

Pour les habitants du quartier, le drame est d’autant plus traumatisant qu’il est dû à un chauffage d’appoint défaillant. Ici, ils sont nombreux à se réchauffer de cette manière en hiver parce que le chauffage central ne fonctionne pas dans leurs immeubles. Légalement, à New York, les propriétaires sont obligés d’assurer une température intérieure minimum de 16°C. Une règle que de nombreux logements sociaux ne respectent pas.

Queenie McFarland vit depuis six ans dans cet immeuble réservé aux retraités. Dans son salon, il fait aussi froid qu’à l’extérieur avec une température de -10°C. « Si vous mettez la main le long de cette porte, vous sentez l’air froid qui rentre », observe-t-elle. Elle passe sa journée dans sa chambre où un chauffage d’appoint tourne jour et nuit. « Je mange et je dors dans ma chambre, parce qu’il fait trop froid ici. J’ai mal parfois pour mes oiseaux. » Queenie dit avoir conscience du danger que représente son installation de fortune. « J’éloigne le chauffage des rideaux pour qu’ils ne prennent pas feu, parce qu’une nuit, j’ai senti qu’ils devenaient très chauds. C’est terrifiant ! »

Queenie McFarland n’est pas seule. Certains de ses voisins laissent leur four allumé pour se réchauffer malgré le risque d’intoxication au monoxyde de carbone. D’autres s’installent chez des proches à chaque hiver. Malgré les plaintes d’associations de locataires, des dizaines d’immeubles gérés par, NYCHA, l’office de logements sociaux de New York, sont privés de chauffage.

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