Le non voyage à New York de Philippe Delerm

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Le non voyage à New York de Philippe Delerm (nouvelobs.com)

Par Dorane Vignando·Publié le 

« New York sans New York » , par Philippe Delerm, au Seuil, en librairie le 4 février.

Peu importe qu’il y fasse beau ou le niveau des restrictions sanitaires, le « New York sans New York » de Philippe Delerm, publié au Seuil ce 4 février, est une exploration fantasmée de Big Apple. Mieux que la vraie ?

Comment parler d’une ville que l’on ne connaît pas ? Guider un lecteur dans New York… alors que l’on n’y a jamais mis les pieds ? Le romancier Philippe Delerm apporte une réponse pleine de verve et de passion, en composant ce recueil de textes courts sur la Grosse Pomme.

Et il assume : « Tant mieux si je ne la vois pas. Je l’invente et je la deviens. » Il ne verra jamais la skyline de Manhattan, le pont de Brooklyn ou les trottoirs bigarrés du Bronx… Qu’importe : il livre un vibrant hommage de cette « ville absolue », qu’il peint comme une toile abstraite pour mieux la préserver de la réalité.

Plongeant dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, il croque la métropole au travers de cartes postales jaunies, de livres de photos où les gratte-ciel filent à la verticale tel un coup de poing levé vers le ciel, d’une pochette de disque de Simon and Garfunkel à Central Park, des scènes de « West Side Story »,tournées dans le quartier de San Juan Hill, de la patinoire sur la 62e Rue, aperçue dans « Love Story ».

Tel un chauffeur de taxi jaune, Philippe Delerm nous entraîne dans les méandres du Lower East Side, où les bobos ont remplacé les toxicos ; au Madison Square Garden, pour assister à un combat de boxe ; à Greenwich Village, pour dévorer des sandwichs au pastrami – que l’écrivain ne goûtera jamais… mais dont il connaît les meilleures adresses.

A nos côtés, sur la banquette arrière, viennent s’asseoir Cassius Clay, Jack Kerouac, Woody Allen ou Paul Auster. Mais Philippe Delerm ne déroule pas un simple roman-photo. A force de la lire, de l’imaginer, de l’écouter, de la regarder, de la caresser au fond de son esprit, son New York d’éternité prend réellement corps.

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