Avec « The Gilded Age », Julian Fellowes s’intéresse à la la bourgeoisie new-yorkaise de la fin du 19e siècle

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Avec « The Gilded Age », Julian Fellowes s’intéresse à la la bourgeoisie new-yorkaise de la fin du 19e siècle (lejdd.fr)

ParBarbara Théate

Le créateur de « Downton Abbey » met en scène des rivalités sentimentales et sociales dans le Manhattan de la fin du 19e siècle.

En 2010, le scénariste anglais Julian Fellowes écrivait une nouvelle page de l’histoire des séries en redonnant, avec Downton Abbey, ses lettres de noblesse à la saga romantico-­historique. Des décors somptueux, des costumes de goût et des intrigues sentimentales à rebondissements dans l’Angleterre du début du XXe siècle ont tenu en haleine les téléspectateurs du monde entier pendant six saisons. Le showrunner multirécompensé propose un autre projet ambitieux, cette fois de l’autre côté de l’Atlantique.

Parce qu’on ne change pas une formule qui marche, Julian Fellowes s’intéresse de nouveau à la haute bourgeoisie : celle de New York en 1882, une période charnière dans la transformation de la société américaine. Sans argent à la mort de son père, la jeune Marian se résout à quitter la Pennsylvanie pour vivre chez ses riches tantes qu’elle ne connaît pas, dans un hôtel particulier bordant Central Park. Elle va devoir faire avec les codes d’une bonne société ultraconservatrice.

Deux mondes qui s’opposent

À la vue des cinq premiers épisodes, The Gilded Age (« l’âge d’or ») va plus loin qu’un simple copié-collé de Downton Abbey. À la candeur des personnages au code d’honneur très british succède une analyse fine et mordante de la lutte entre deux mondes : l’ancien, fondé sur la réputation du nom et accroché à des valeurs souvent rétrogrades, et le nouveau, celui des entrepreneurs, les Rothschild et les J.P. Morgan, qui s’imposent grâce à l’argent en misant sur la finance ou le développement du chemin de fer. Ainsi, l’épouse d’un riche homme d’affaires a beau déployer ses plus luxueux artifices, elle se heurte à la morgue du club très fermé des vieilles familles huppées. Mais le passé peut-il empêcher l’avenir? On voit ainsi les revendications d’une communauté afro-américaine aisée et éduquée qui bataille déjà pour faire entendre sa voix.

Si on en prend plein les yeux grâce à une débauche de robes élégantes et d’intérieurs luxueux ainsi qu’à une reconstitution d’un ­Manhattan en plein essor, on se régale des dialogues, piquants et plein d’humour, des personnages qui ne sont jamais totalement ce qu’ils laissent à croire, et d’un casting bien pensé.

Face à des pointures de séries comme ­Christine Baranski (The Good Wife) et ­Cynthia Nixon (Sex and the City), Julian ­Fellowes aligne des talents à suivre : Carie Coon et Morgan ­Spector forment un couple de ­Rastignac et Louisa Jacobson, l’une des filles de Meryl Streep, qui tient ici son premier grand rôle, joue avec finesse une oie pas si blanche dans une sorte de version moderne et cynique d’Orgueil et préjugés, bien moins tape‑à-l’œil et sirupeuse que la Chronique des Bridgerton de Shonda Rhimes sur Netflix.

The Gilded Age***. De Julian Fellowes, avec Louisa Jacobson, Carie Coon, Christine Baranski. 9 épisodes de 52 minutes. À partir de mardi sur OCS.

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