New York, première ville américaine à ouvrir des salles de shoot

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New York, première ville américaine à ouvrir des salles de shoot – Rolling Stone

Publié 01/12/2021

ParLa Rédactio

Ces salles de shoot fourniront des aiguilles propres, des médicaments contre les surdoses et de l’aide contre l’addiction.

La ville de New York va devenir la première ville américaine à ouvrir officiellement des salles de shoot, dans le but de réduire le nombre de décès par surdose de drogue.

Deux lieux doivent ouvrir dans deux quartiers de Manhattan, East Harlem et Washington Heights, le 30 novembre, selon le New York Times. Ces centres (qui ne sont pas gérés par la ville, mais par deux organisations à but non lucratif qui reçoivent des fonds municipaux) ne distribueront pas de drogues, mais fourniront des aiguilles propres, administreront du naloxone pour soigner les overdoses et fourniront des conseils et informations sur les services de traitement des dépendances.

« Après des études exhaustives, nous savons quelle est la voie à suivre pour protéger les personnes les plus vulnérables de notre ville, a déclaré le maire de New York, Bill de Blasio, dans un communiqué. Et nous n’hésiterons pas à l’emprunter. Les centres de prévention des overdoses sont un moyen sûr et efficace de lutter contre la crise des opioïdes. Je suis fier de montrer aux villes de ce pays qu’après des décennies d’échec, une approche plus intelligente est possible. »

La validation du projet de ces deux salles de shoot intervient dans un contexte où plus de 2 000 personnes sont mortes de surdoses en 2020 à New York, et où le taux global de décès par overdose de la ville est passé de 21,9 pour 100 000 résidents en 2019 à 30,5 en 2020. Les données pour 2021 ne sont pas encore disponibles, mais les premiers chiffres suggèrent que près de 600 personnes sont mortes d’overdoses à New York au cours des trois premiers mois de cette année.

Les salles de shoot ont été présentées comme une alternative efficace à la criminalisation, permettant de garder les personnes en sécurité si elles consomment et de les orienter vers une aide contre l’addiction. Si ce genre de salle a déjà vu le jour au Canada et en Europe, les tentatives pour en ouvrir aux États-Unis ont été lentes, suscitant débats houleux et contestations judiciaires (le département de la Justice de Donald Trump a par exemple intenté un procès pour empêcher l’ouverture d’un tel site à Philadelphie en 2019).

Mais avec la hausse des décès par overdose à l’échelle nationale (plus de 100 000 Américains en sont morts entre avril 2019 et avril 2020), le soutien aux salles de shoot semble gagner du terrain, en particulier auprès de l’administration de Joe Biden, qui embrasse les stratégies de réduction des risques (cela dit, ces salles ne sont toujours pas officiellement soutenues par l’État fédéral). Rhode Island prépare également un programme pilote pour des salles de shoot après les avoir légalisées en juillet, tandis que le corps législatif californien travaille actuellement à un projet de loi visant à les autoriser dans les grandes villes comme San Francisco, Oakland et Los Angeles.

Jon Blistein

Traduit par la rédaction

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