Archives mensuelles : décembre 2020

Calendrier de l’avent : 31

La serveuse revint avec le verre, ce coup-ci elle le vida d’un trait. L’alcool lui brûla le palais. Elle sentit une douce chaleur monter de son estomac. Elle posa le verre sur le piano, tourna la tête et vit un homme se tenir debout devant elle.

Il était de taille moyenne, plus petit qu’elle, race blanche, vêtu d’un costume de prix, sans doute fait sur mesure. Lisa baissa les yeux, les chaussures allaient de pair. Elle revint vers son visage, rien de marquant sauf une petite fossette au menton. Un aspect séduisant, l’air sûr de lui et un charme indéniable qui devait plaire aux femmes.

— Hello, lui dit-il d’une voix douce.

— Bonsoir, répondit-elle en cherchant une excuse pour s’éclipser. Ce n’était pas la première fois qu’un consommateur-spectateur attendait la fin pour venir la draguer. Parfois elle se laissait prendre au jeu, mais ce soir elle n’avait qu’une envie : retrouver son appartement, son piano et rejouer la chanson de John Lennon pour ne pas l’oublier, au cas où le papier viendrait à disparaître comme les deux fantômes.

— Vous avez une voix magnifique et un jeu aérien.

— Merci, répondit-elle en soupirant pour lui montrer que sa phrase était convenue et qu’elle l’avait entendue des centaines de fois.

— Je ne connaissais pas la première chanson que vous avez interprétée. Elle est de vous ?

Lisa hésita, ne sachant pas trop quoi répondre. Puis elle se lança dans un murmure :

— Non, elle a été écrite par un ami qui est mort il y a longtemps. Ce soir, j’ai décidé de la chanter pour la première fois afin de lui rendre hommage.

L’homme la fixa intensément, un sourire apparut sur son visage et il lâcha :

— Ainsi vous les avez vus.

            — Qui ? demanda Lisa intriguée.

            — Les fantômes de Manhattan.

            Et il quitta le bar laissant Lisa sans voix

FIN PROVISOIRE

Calendrier de l’avent : 30

À un moment donné, elle regarda machinalement la salle, un de ses doigts glissa sur le clavier, mais elle se reprit aussitôt et préféra regarder le clavier. Car, face à elle, assis dans un coin, à la place de deux policiers, elle venait de voir John Lennon qui lui souriait.

Elle se força à regarder dans sa direction. Il était toujours là et l’encourageait en frappant des mains. Elle lui sourit et continua de chanter.

Quand elle eut fini sa prestation, elle se servit un grand verre d’eau qu’elle but lentement en regardant en direction de la star. Mais à leur place, les deux policiers en civil étaient réapparus. Elle se dit que tout cela n’était qu’un rêve et même si son aventure était vraie, Peter lui avait dit que les vivants ne pouvaient pas voir les fantômes et vice-versa. De plus, Manhattanhenge était fini. Elle appela la serveuse et lui demanda un verre de bourbon, ce n’était pas dans ses habitudes de boire de l’alcool, mais au diable, elle avait besoin d’un bon remontant pour chasser les fantômes qui la poursuivaient

Calendrier de l’avent : 29

Lisa se laissa tomber sur le tabouret, elle mit les pages devant elle et ses mains attendirent l’ordre à quelques millimètres des touches. Comme doués d’une vie propre, ses doigts enfoncèrent les touches et les notes s’égrenèrent dans le pub. Elle s’entendit chanter cette chanson qu’elle n’avait écoutée qu’une fois. Sa voix haute et cristalline fit taire les dernières conversations. Une voix que certains comparaient à une lame effilée, tranchante comme de l’acier.

Elle chanta tout en finesse et délicatesse, articulant à la perfection les paroles, donnant du rythme à la mélopée. La chanson ressemblait plus à Imagine qu’à New York City, c’était un vibrant hommage à New York. John Lennon y avait mis toute son âme.

Elle tint la dernière note tandis que ses doigts s’arrêtaient progressivement de courir sur les touches.

Quand elle eut fini, il y eut un court moment de silence suivi par un tonnerre d’applaudissements. Lisa continua avec une chanson classique de son tour de chant, mais une partie de son esprit demeurait dans ce New York peuplé de fantômes.

MILWAUKEE ASSOMMÉ À NEW YORK

pour lire l’article : Milwaukee assommé à New York – Fil Info – NBA – Basket (lefigaro.fr)

Une soirée renversante. Après le festival de Dallas contre les Clippers, Brooklyn (29 pts pour Durant, 25 pts pour Irving) a encaissé son premier revers de la saison à Charlotte 106-104, Milwaukee s’est incliné à New York 130-110 (12 pts pour Ntilikina à 4/6 aux tirs, dont 4/4 à 3 pts ; 27 pts pour Giannis Antetokounmpo) et Boston a laissé filer le succès 108-107 à Indiana (Domantas Sabonis, 19 pts, inscrivant le panier de la victoire).

NBA – Les Knicks ridiculisés pour une erreur jamais vue !

Pour lire ‘article : NBA – Les Knicks ridiculisés pour une erreur jamais vue ! (parlons-basket.com)

Les années passent, et les Knicks restent les Knicks. Malgré l’arrivée du très sérieux Tom Thibodeau sur le banc, New York peine à gagner en crédibilité. Et quand on voit l’incroyable erreur de la franchise face aux Sixers, on se dit que les choses ne sont pas prêtes de s’arranger !

Il y a des franchises pour lesquelles tout va bien depuis plusieurs saisons, et tout ira bien dans les années à venir. À l’Est par exemple, le Heat n’a raté les playoffs qu’à 6 reprises depuis le passage à l’an 2000, la franchise sort d’inattendues Finales NBA, et pourrait rester au sommet encore quelques temps grâce à ses jeunes stars comme Tyler Herro et Bam Adebayo.

Il y a aussi des franchises qui ont connu le pire pendant quelques saisons, mais qui ont su magnifiquement rebondir, et en très peu de temps ! Les Lakers ont par exemple traversé un désert sportif après la retraite de Kobe Bryant, mais l’arrivée de LeBron James et l’échange des jeunes talents draftés contre Anthony Davis ont suffit à leur donner un titre…

Mais toutes les équipes n’ont pas cette chance… Pour certaines franchises, la lose est désormais dans l’ADN. C’est le cas des Knicks, qui sont à la peine depuis 7 ans, et qui trouvent toujours de nouveaux moyens de se ridiculiser auprès des fans. Ce samedi par exemple, une grosse erreur jamais vue est venue rappeler que les Knicks resteront toujours les Knicks…

Reggie Bullock n’a pas pu rentrer en jeu… car son maillot n’était pas floqué du même numéro devant et derrière ! Une erreur unique et indigne du franchise NBA qui se respecte… Mais comme l’ont bien expliqué les internautes, c’est une erreur qui ne pouvait arriver qu’à New-York finalement.

Malheureusement pour le responsable des équipements, cette erreur pourrait bien lui couter son travail… Les américains sont à cheval sur la discipline, et cette erreur est assez impardonnableà ce niveau.

Calendrier de l’avent : 28

Elle pénétra dans la salle, au moins, depuis la loi sur le tabac on pouvait respirer dans les bars. Une bonne idée du maire. Elle salua de la tête plusieurs habitués, surtout des policiers, fit la bise au patron et se dirigea vers le piano qui l’attendait.

Elle ôta sa veste et sentit un objet dans sa poche droite. Elle le sortit et vit une liasse de papier. Elle la déplia. Sa main se mit à trembler pendant qu’elle lisait ce qu’il y avait d’écrit.

Sur la première page, une simple phrase écrite à la main : Pour Lisa, pour qu’elle la chante dans l’autre monde. Je lui offre. Et une signature illisible.

Sur la page suivante, les paroles de la chanson inédite sur New York, écrite par John Lennon et qu’il avait interprétée avec elle. Sur les autres pages, la tablature. Une serveuse lui posa une bouteille d’eau et un verre et lui sourit comme pour l’encourager.

Calendrier de l’avent : 27

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Manhattan

30 Mai 2012

08 h 32 pm

Un jour j’irai à New-York avec toi
Toutes les nuits déconner
Et voir aucun film en entier, ça va d’soi
Avoir la vie partagée, tailladée
Bercés par le ronron de l’air conditionné
Dormir dans un hôtel délatté
Traîner du côté gay et voir leurs corps se serrer
Voir leurs cœurs se vider et saigner
Oui, saigner


un jour, j’irai là-bas
un jour, chat, un autre rat
voir si le cœur de la ville bat en toi
et tu m’emmèneras
emmène-moi

Téléphone : Un jour j’irais à New York avec toi


Lisa ouvrit les yeux. Elle se retrouvait exactement à l’angle de la 14th Rue et de la 8th Avenue. Autour d’elle, il restait encore quelques photographes. Quand elle tourna la tête sur sa droite, le soleil avait presque disparu, avalé par les immeubles. Elle prit son téléphone portable. Elle était revenue à son point de départ : le trente mai à 08 h 32 PM.

Elle respira profondément et se dit qu’elle avait vraiment besoin de vacances. Pourtant, elle se remémorait parfaitement l’aventure qu’elle avait cru vivre avec les fantômes. Elle se souvenait de tout, des moindres détails de cette nuit y compris le concert final. L’avait-elle imaginé ? C’était plus que probable. Jouer avec Lennon, Parker, Marilyn, c’était plus du phantasme que de la réalité.

Plusieurs personnes la bousculèrent pour traverser la rue, sans se soucier le moins du monde d’elle. Elle continua de respirer lentement pour reprendre complètement ses esprits, puis traversa à son tour et se dirigea d’un pas rapide vers le bar où elle devait chanter.

Arrivée devant la porte, elle hésita. Cette histoire l’avait marquée et elle ne savait pas si elle était vraiment en état de chanter ce soir. Elle pourrait dire qu’elle était malade, le patron ne lui en voudrait pas. Finalement, elle se décida à y aller, elle verrait bien.

calendrier de l’avent : 26

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8

Manhattan

31 Mai 2012

05 h 18 am

Start spreading the news,
I’m leaving today
I wanna be a part of it,
New York, New York.

Répandez la nouvelle

Je pars aujourd’hui

Je veux en faire partie

New York, New York

Frank Sinatra : New York New York

Lisa n’en revenait pas, elle avait joué du piano alors que John Lennon chantait une chanson sur New York qu’il avait composé dans ce monde. Après, ce fut au tour de Marilyn Monroe qui avait insisté pour qu’elle l’accompagne. Et puis Charlie Parker était passé et il avait fait le bœuf avec elle, comme promis. Même Billie Holiday était venue montrer que sa voix n’avait rien perdu de sa prestance malgré la drogue, l’alcool et la mort. Jamais Lisa n’avait passé un moment aussi fort.

Enfin Peter était venu la chercher car l’heure de son retour approchait. Elle dit au revoir à John Lennon et le remercia pour cet instant qui resterait gravé à jamais dans sa mémoire.

En quittant le Madison Square Garden, Lisa eut envie de rester dans ce monde. Pour cela, elle devait se suicider pour rester avec eux. Elle s’imagina passer sa vie à jouer avec toutes ces stars, avec toutes ces vedettes qu’elle adorait. Peter dut le lire sur le visage de la jeune femme car il lui dit d’une voix ferme :

— N’y pense même pas, pour deux heures de bonheur, tu connaîtras la douleur pendant des années. Retourne dans ton monde, continue de jouer pour ton plaisir, fais ton boulot du mieux que tu peux, et je sais que ce n’est pas facile.

Ils prirent un taxi qui les ramena jusqu’à la 14°. Elle descendit, pendant qu’il restait à l’intérieur.

— On se reverra, murmura-t-elle.

— Qui sait ! répondit-il en refermant la portière.

Elle regarda le taxi partir et ferma les yeux.

Calendrier de l’avent : 25

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Alors qu’il se dirigeait vers la porte d’entrée de l’appartement, Peter demanda à Houdini :

— Pourquoi l’avoir caché ici ?

— Simple, c’est Poe qui m’en a donné l’idée, à force de parler de ses nouvelles. Je me suis dit que personne ne viendrait nous chercher ici.

Peter se tourna vers Lisa et leva le pouce en hochant la tête.

Calendrier de l’avent : 24

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Il était là assis par terre, la regardant derrière ses petites lunettes rondes. Il était toujours aussi jeune. Lisa sentit une boule dans son ventre : John Lennon était à ses pieds et elle ne trouvait pas les mots pour lui parler.

— Vous êtes libre, balbutia-t-elle. Si vous le voulez, on peut vous amener au Madison Square Garden, vous y êtes attendu pour préparer le spectacle.

John Lennon se leva et voulut embrasser Lisa, mais il passa à travers elle. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire en voyant la mine déconfite de l’artiste.

— Mais vous êtes vivante.

— Oui, dit Lisa, et permettez-moi de vous dire que vous êtes un des plus grands musiciens et que je vous ai toujours admiré. Quand je le peux, je joue vos chansons dans un pub, surtout celle sur New York, et Imagine bien entendu…

Elle s’était lancée comme cela sans réfléchir. Mais quand elle eut fini, elle se trouva ridicule, complètement ridicule.

— Excusez-moi, je dois être ridicule. Je suis impressionnée d’être là devant vous. Tout à l’heure c’était devant Marilyn Monroe que je me trouvais.

— Comment va-t-elle ? demanda Lennon.

— Elle vous attend pour chanter avec vous.

Lisa l’entraîna dans le salon où se tenaient Peter et Houdini. En arrivant à sa hauteur, Lisa ne put s’empêcher de demander au magicien :

— Pourquoi cet enlèvement ?

— Parce qu’il n’y en a que pour les musiciens ! s’emporta Houdini. Chaque année, c’est pareil. On réserve ce spectacle aux musiciens, pas aux autres artistes. Et nous n’existons pas, nous ne sommes rien ! Des milliers de personnes ont assisté à mes exploits, mais aujourd’hui, parce que je ne chante pas, parce que je ne joue pas d’un instrument, je ne suis bon à rien. On m’oublie. Et l’oubli, c’est ce qui existe de pire pour un fantôme. Même mon musée est vide. Alors cette année, j’ai décidé de frapper un grand coup. J’allais montrer que je suis un artiste, un vrai. Lors du spectacle, je serais monté sur scène et j’aurais fait apparaître John Lennon de façon spectaculaire.

Il s’arrêta et regarda les trois visages, eut une petite moue et leur jeta à la figure :

— Que peuvent comprendre à mon art deux policiers obtus et une star adulée ? Vous allez m’arrêter ? Non, alors je m’en vais et bon vent pour votre concert, mais ne comptez pas sur moi pour l’écouter !

— Attendez ! lança John Lennon. Vous avez raison, nous avons trop pensé à nous. Pourquoi ne pas réaliser un spectacle avec tous les arts ? Demander à des danseurs de créer un ballet sur notre musique, à des peintres de décorer la scène, à des artistes de cirque de nous y  rejoindre sur la scène. Nous avons encore quelques jours pour le préparer.

— Vous êtes sérieux ? répliqua Houdini.

— Tout ce qu’il y a de plus sérieux. J’ai même des idées qui se bousculent dans mon cerveau.

— D’accord, lâcha Houdini, je suis votre homme.

John Lennon se tourna vers Lisa et lui dit :

— Merci de m’avoir délivré, si je peux faire quelque chose pour vous…

Lisa prit sa respiration et lâcha dans un souffle.

— Il me reste quatre heures avant de rejoindre mon monde. Si je pouvais vous entendre chanter une fois, je n’étais même pas née pour assister à vos du concert du Madison Square Garden. Et si j’osais…

 — Osez !

— J’aimerais vous accompagner au piano pendant que vous chantez New York City.

— Allons de suite au Madison. Ne perdons pas de temps.

Il se tourna vers Houdini et lui demanda :

— Vous venez avec nous ?

— Bien sûr !