Édito. New York, cité des rêves

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Une outrance de plus. Le 16 mai, Donald Trump comparait les immigrants illégaux venus du Mexique à des “animaux”. L’ancien promoteur immobilier a-t-il regardé de près la ville qui a fait sa fortune ? Sait-il à quel point New York reste la capitale mondiale des immigrants ? Que depuis la fondation de La Nouvelle-Amsterdam à la fin du XVIIe siècle, des millions d’hommes et de femmes y ont débarqué en quête d’un avenir meilleur ou simplement pour survivre ? Que ces “masses innombrables aspirant à vivre libres”, selon le poème d’Emma Lazarus gravé dans la statue de la Liberté, ont bâti une ville magique, avec cette frénésie que rien, pas même ce président rétrograde, ne semble pouvoir interrompre ?

Car si New York avec son Empire State Building et ses quartiers huppés de l’Uppper East Side semble, à bien des égards, appartenir à l’ancien monde, l’énergie de la métropole et de ses 8,5 millions d’habitants, elle, n’a jamais faibli. Celle qui accueillait avant 1914 un million d’arrivants chaque année compte aujourd’hui un habitant sur trois né à l’étranger. Venus hier d’Europe ou de Russie, les futurs New-Yorkais affluent désormais de toute la planète et viennent tisser les nouveaux métissages de la ville. En 2016, la “job machine” de New York City a créé presque un demi-million d’emplois. Et sur les 274 milliards de dollars de salaires que Manhattan verse chaque année à ses travailleurs, près d’un tiers va dans la poche des immigrants. La ville vient de dépasser la Corée du Sud dans le classement des puissances économiques. Et surtout, à chaque croisement de ses rues et de ses avenues, dans la vapeur d’eau que crachent les égouts, les klaxons de ses taxis ou les sirènes de police, les mille clichés visuels ou sonores rappellent cette promesse sans cesse renouvelée : “New York avait eu sur moi l’effet qu’il a sur tout le monde : il avait ouvert le champ des possibles. L’espoir avait ressurgi”, disait Nathan Zuckerman, un des héros de Philip Roth*. Un espoir que partagent les 120 000 immigrants de la “cité des rêves” qui ont obtenu la naturalisation américaine l’an dernier**.

* Dans Exit le fantôme, Philip Roth, Gallimard (2009).
** City of Dreams : The 400-Years Epic History of Immigrant New York, Tyler Anbinder, Houghton Mifflin Harcourt, 2016.
Eric Chol
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