une autre critique de Manhattan Marilyn

cliquez ici pour aller sur le blog On ne présente plus Philippe Laguerre aka Philippe Ward, l’une des têtes de la Rivière Blanche bicéphale. Mais Philippe, en plus d’être l’un de ceux qui valorisent notre patrimoine littéraire et donnent leur chance à de jeunes auteurs, est également un brillant écrivain. Artahe, Le Chant de Montségur mais aussi la série centrée sur le détective Lasser, co-écrite avec Sylvie Miller, comportant pour l’instant 4 titres, édités chez Critic, figurent parmi ses œuvres.

Passionné par le fantastique, l’écrivain sait aussi écrire du polar, comme en témoigne la sortie récente de Danse avec le taureau, chez Wartberg ainsi que du trash, avec le superbe Magie Rouge, sorti chez les petits champions de Trash Editions.

Avec Manhattan Marilyn, Philippe Ward abandonne son nom de plume. On sent, on devine que le sujet lui tient à cœur. Et de sujets, il y en a en fait deux. Il y a d’abord Marilyn Monroe mais il y a surtout New York City.

Cette ville, elle a passionné l’auteur. Il lui a consacré un livre illustré par les photos de son fils, une très volumineuse anthologie chez Rivière Blanche en plusieurs tomes et il se lit, ici et là, qu’il y fait un voyage chaque année, un pèlerinage dans la ville qui ne dort jamais.

Dans le bouquin, on sent tout l’amour et le respect que l’auteur a pour la ville. Mais n’allez pas croire pour autant que Manhattan Marilyn est un guide touristique. Ah non. L’auteur évite cet écueil. C’est un pur thriller moderne comme a déjà pu en publier Critic. C’est à dire un polar qui s’empare d’une figure mythique et construit autour d’icelle une intrigue pleine des secrets d’une histoire occulte, presque alternative. C’était déjà le cas avec Goodbye Billy, de Laurent Whale, centré sur Billy The Kid.

Ici, donc, c’est Marilyn. Marilyn dont Kristin Arroyo, ancienne soldate US et à présent militante altermondialiste, retrouve des vieux clichés dans les affaires de son photographe de père. Marilyn à NYC. Voilà de quoi faire une belle expo, n’est-ce pas. C’est sans compter le fait que quelques petits malins repèrent un bien étrange détail, qui vient chambouler une chronologie certes bien établie mais fragile.

Et si… Et si Marilyn n’était morte en 1962 ?
Le prologue nous laisse d’ailleurs entendre que la belle a plus d’un tour dans son sac…

Arroyo va mettre à jour une machination terrible, liée aux Kennedys, au FBI, au complexe militaro-industriel… Mais je n’en dis pas plus. Pour découvrir le fin mot de l’histoire, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Manhattan Marilyn est un roman dynamique, documenté et construit autour d’une intrigue distrayante, qui s’appuie sur des personnages sympathiques, bien typés, mis en scène avec élégance. On découvre notamment que dans la terre des opportunités, les vétérans des batailles irakiennes n’ont rien à envier à leurs aïeuls du Vietnam. C’est sans temps mort, bourré d’action, on sent vibrer la ville et vivre ces USA modernes, obamaniens, actuels, avec toutes leurs contradictions.

On pourrait presque rajouter un troisième amour, après l’actrice et la ville de NYC, c’est celui du roman populaire, du mauvais genre, dans lequel Philippe Laguerre s’amuse, on sent le plaisir de l’écriture, communicatif.

Et le roman se termine sur une possible suite, embarquant les personnages principaux sur une probable toute nouvelle affaire, qui, cette fois-ci encore, aura lieu sur des terres familières à l’auteur. On devine là que Critic tient, à la manière des Rats de Poussière de Laurent Whale, un nouveau groupe d’enquêteurs qu’on aura plaisir à retrouver d’une affaire à l’autre.

Vous l’aurez compris, c’est une lecture estivale idéale.

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