un poème de Senghor sur New York

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Aujourd’hui, un poème de Léopold Sédar Senghor :

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New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang

Qu’il dérouille tes articulations d’acier, comme une huile de vie

Qu’il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.

Voici revenir les temps très anciens l’unité retrouvée la réconciliation du Lion du Taureau et de l’Arbre

L’idée liée à l’acte l’oreille au coeur le signe au sens.

Voilà tes fleuves bruissants de caïmans musqués et de lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d’inventer les Sirènes.

Mais il suffit d’ouvrir les yeux à l’arc-en-ciel d’Avril

Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d’un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.

Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.

L.S. Senghor (à New-York, III, extrait d’Ethiopiques).

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